Ça y est, depuis ce samedi 17 octobre un couvre-feu est mis en place par le gouvernement pour tenter de contenir la pandémie de Coronavirus dans 8 métropoles françaises, dont Paris. Objectif : cantonner les gens chez eux à partir de 21h, afin d’éviter les contaminations associées aux rassemblements festifs ou amicaux, où l’on est généralement moins prudents et moins protégés qu’au travail en journée.
Au Creusot, on n’a pas attendu les annonces d’Emmanuel Macron pour adopter de tels comportements préventifs. Bien avant que la pandémie soit déclarée « au Creusot, on ne voit personne dans les rues après 20h ! », déclare une étudiante arrivée ici il y a deux ans. Ce comportement de prudence est en effet facilité par les restaurants, qui sont nombreux à ne plus servir après 21h, ainsi que par l’arrêt des transports publics avant 20h.
Une situation que les Creusotins connaissent bien : « Cela me laisse plus de temps pour cuisiner, et je suis disponible pour mon feuilleton favori ! » s’amuse Henriette, retraitée.
Ce comportement n’est pourtant pas suivi par toute la population : « depuis ma fenêtre le soir, je vois des jeunes qui zonent sur le parking en contrebas. Je serais plus rassurée de les savoir confinés ! », déplore Henriette. Outre les risques sanitaires, on peut légitimement se demander s’ils seront en capacité de faire bonne figure face à un employeur après avoir passé la soirée dans le froid, une bière à la main. « Il faut s’attendre à ce que le chômage s’installe » s’attriste Jean-Marc, cadre à Framatome. « Heureusement que nous n’avons plus de boîte de nuit depuis longtemps ! ».
Une telle anticipation collective n’a rien de surprenant, dans une ville qui a su innover depuis deux siècles. À l’heure où les habitants des grandes villes appréhendent ces semaines sans vie nocturne, l’expérience creusotine montre que finalement, tout est une question d’habitude.
H.B.
Crédit photos :
1. Andrzej Otrębski, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
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