Les vaccinations contre le coronavirus se poursuivent encore et toujours au centre médical installé à l’Alto au Creusot, avec un rythme de près de 400 personnes par jour. Greusot-Infos a été rencontrer les nouveaux vaccinés pour recueillir leurs impressions.
La rédaction du Greusot-Infos fait également part de sa lassitude grandissante à passer des demi-journées entières au centre médical de l’Alto, tout ça pour recueillir quelques témoignages d’un intérêt discutable, et elle incite fortement les réfractaires à venir se faire vacciner le plus vite possible de façon à pouvoir en finir une bonne fois pour toute avec ces histoires.
Jean-Louis (avec sa femme Renée), 61 ans, Le Creusot
« Nous sommes venus en couple : j’avais besoin d’un avis médical sur un furoncle au mollet. Je me suis dit que j’allais profiter de l’entretien préparatoire avec le médecin pour lui en parler, parce que ça m’inquiète un peu. Ma femme, elle, a demandé le renouvellement de son ordonnance de médicaments anti-allergiques. Bien qu’on ait fait le déplacement, ils nous ont renvoyé vers notre médecin traitant ! Et nous avons tous les deux bien mal au bras maintenant. Et le comble, c’est qu’ils veulent qu’on reviennent ! »
Adrien, 45 ans, Torcy
« J’ai toujours adoré les albums Panini. L’abondance de vaccins et le caractère inédit de la pandémie a réveillé mon instinct de collectionneur. Après avoir reçu mes deux doses d’Astrazeneca il y a quelques mois (je me suis fait passé pour personne à risque), j’ai reçu dernièrement une première dose de Moderna (j’ai pris la place de mon frère jumeau). Aujoud’hui je suis là pour ma première dose de Pfizer ! J’ai une combine pour le Johnson, et la réouverture des frontières me laisse entrevoir d’aller chercher les vaccins russe et chinois… en attendant peut-être celui de Sanofi à l’automne ! J’ai hâte ! »
Alain, 64 ans, Le Creusot
« Pourquoi me faire vacciner ? Ben parce que pour tripoter de la donzelle dans le club libertin en bas de chez moi, le vigile demande le certificat ! »
Dominique, 81 ans, Le Breuil
« Le vaccin, c’était indispensable pour moi, je n’ai pas hésité deux secondes. Et franchement, je ne regrette pas : les infirmières sont tellement gentilles… je suis venue, et à peine assise, hop ! c’était déjà fini et je n’ai rien senti. Je voulais me faire vacciner plus tôt, vous savez. Je ne suis plus toute jeune, comme vous le voyez, et ils ont bien insisté à la TV sur le fait que les personnes à risque étaient prioritaires, comme l’avait dit le premier ministre… comment s’appelle-t-il déjà ? Celui avec l’accent du Sud ? Ah oui, Jean Castex. Avec tous ces remaniements au gouvernement, on s’y perd. Vous me direz, dans le fond, il n’est pas très différent du précédent ministre, celui avec le grand trou blanc dans sa barbe, là… J’ai oublié son nom, à lui aussi… Où en étais-je ? Ah, oui : le premier ministre avait bien dit que les personnes âgées étaient prioritaires, et je ne suis plus toute jeune, comme le vous voyez, donc je suis concernée. Je serais bien allée me faire vacciner plus tôt, mais puisque je tremble un peu, mon médecin ne veut plus que je conduise et c’est mon fils qui a récupéré ma Citroën. Le centre de vaccination est un peu loin pour que j’y aille à pied, du coup c’est ma fille qui m’amène. Mais comme elle travaille et qu’elle s’occupe seule des enfants, parce qu’elle a divorcé il y a 3… non, 4 ans, elle est occupée et elle n’a pas beaucoup de temps disponible, du coup elle n’a pas pu m’amener me faire vacciner plus tôt. Vous savez, ce sont mes petits enfants qui l’ont poussé à se dépêcher pour m’amener au centre de vaccination ! J’en ai 3 : Lucas a 9 ans, Léo… 7 ans ? Il est de 2015, l’année du décès de mon mari. Et le petit dernier, Léo. Pardon : Liam. Liam, le petit dernier, c’est ça. Il a un 1 an et demi, 2 ans très bientôt. Je m’embrouille un peu. Ce sont mes petits enfants qui ont poussé ma fille à se dépêcher pour m’amener au centre de vaccination. Ils lui disaient : « On ne veut pas que Mamie s’en aille au ciel, amène-là au vaccin ! » Est-ce qu’ils ne sont pas adorables ? Mais je serais bien allée me faire vacciner plus tôt, si j’avais pu. C’est une question de civisme. Il faut être discipliné, faire confiance aux scientifiques et au gouvernement… sinon ça ne va pas. Mon mari, vous savez, il était militaire. A la fin de sa carrière, il était un lieutenant. C’est un beau métier, militaire ; pas facile tous les jours, même pour l’épouse et les enfants qui ne voient pas leur papa souvent… mais c’est un beau métier. On en a besoin. Mon mari disait toujours qu’un pays, c’est comme une maison : il faut que ça soit bien rangé et que chacun respecte sa place, pour que ça fonctionne bien ! C’est pour ça que c’est important d’être discipliné, pour que le pays continue à avancer. Sinon, ça ne va pas. Et ce n’est pas seulement pour le vaccin : comment voulez-vous qu’on relance l’économie, avec tous ces gens qui ne travaillent pas ou qui vivent avec les aides sociales ? Chacun doit faire sa part. Si ce sont toujours les mêmes qui doivent payer des impôts, ça ne va pas. Il y a des gens qui se sont retrouvés licenciés pendant le Covid, là ce n’est pas leur faute, je ne dis pas… mais il y en a qui ont bien compris qu’il est plus facile de profiter de la solidarité nationale. L’autre jour, il y avait Zemmour à la TV qui parlait des migrants, et… »
[La rédaction du Greusot-Infos a confié Dominique à l’une des infirmières du centre de vaccination de l’Alto, afin de pouvoir continuer à recueillir les paroles d’autres nouveaux vaccinés.]