À l’occasion du festival des Zarts vivants de Jambles, un de nos fidèles lecteurs nous fait part de ses impressions. Merci à lui.
C’est pas que je m’intéresse à l’art, mes chroniques le démontrent assez bien à longueur d’année, mais il s’avère que le temps était si mauvais ce week-end (la faute à ces maudits écologistes qui n’ont de cesse d’appeler à la pluie en nous criant dans les oreilles que les nappes sont au plus bas alors que la mienne va très bien, elle est toujours remplie de miettes de pain ahah), je disais donc qu’il pleuvait vendredi et que me voilà embarqué pour Jambles.
Le titre du spectacle n’était pas pour me déplaire : Vos gueules les poètes. C’est Pascal Carré qui récitait des textes, de façon très carrée je le reconnais : il connaissait tout par cœur d’Hugo à des vrais inconnus comme Jean Pierre Siméon, mais on y reviendra. Il racontait que la vieillesse n’est pas une tare que ça ne sert à rien les crèmes lipido-peptidiques aux grains de macadame hyaluronique et que la jeunesse est cette légèreté de ceux qui refusent de s’affaler dans ce confort fainéant de ne pas vivre pleinement, enfin j’ai pas tout compris. C’est vrai qu’avec un seul acteur sur scène qui soliloque pendant une heure, j’ai piqué un petit roupillon à un moment, faut dire il faisait bon et le verre de rouge servi en guise d’accueil chaleureux avait eu raison de ma volonté d’écouter de la poésie. Et puis le metteur en scène Patrick Grégoire ne s’était pas trop foulé avec son espace minimaliste et symbolique. Le public était aux anges, remarque moi aussi, les fauteuils étaient bien confortables et il faisait une douce chaleur dans cette cave bourguignonne.
Vous allez dire que je suis masochiste mais j’y suis retourné le lendemain, ça s’appelait « Dans le murmure des mots », je me suis dit c’est bien ça, je pourrais peut-être finir ma sieste digestive dans un petit coin. Et bien pas loupé ! la musique était douce, le public riait parfois mais rien d’alarmant.
L’actrice Lucie Donet était charmante, bien que mal coiffée et son acolyte Jean Marc Weber jouait d’un instrument pas très chrétien pour ce samedi pascal, le handpan que certains spectateurs semblaient apprécier. Bref ce Jean Pierre Siméon a encore été convoqué pour dire que la poésie ce n’est pas quelque chose pour faire joli. C’est un peu fort de café, ça. C’est quoi alors ? Elle a aussi prétendu qu’il y avait des poèmes écrits pour chacun d’entre nous. Et bien, je peux vous dire que le poème qu’elle a lu juste après n’était pas pour moi…
Un poème d’une femme, déjà, québécoise de surcroit qui se nommait « Quand je ne dis rien je pense encore ». Tout le contraire de moi !
Bref j’ai mangé un peu de saucisson, de fromage et de pain d’épices, c’était gratuit et j’ai pris le large.
Je dois dire qu’Anne et Vincent sont courageux de recevoir tout ce monde dans leur cave et de leur offrir tout cet accueil alors qu’ils pourraient comme tout le monde sacrifier un agneau en famille.